Il y a une dizaine d’années un de mes petits voisins essayait de circuler dans les rues de notre village avec un vélo ayant la chaîne sautée et le pneu arrière crevé. Je lui ai alors proposé de réparer son vélo moyennant une contrepartie car tout travail mérite salaire ou récompense. Sachant qu’il aimait pêcher les écrevisses dans la Boralde de Flaujac, je lui ai alors proposé de réparer son vélo, moyennant quelques écrevisses en retour.
J’ai réparé son vélo et le soir même il me rapporta quelques écrevisses « américaines », autorisées à la pêche, que sa grand-mère avaient même cuites (voir photo ci-dessus). Ces crustacés ont été accompagnés d’une salade, d’un coulis de tomates et de bâtonnets de courgette, garantis sans traitements chimiques, provenant du jardin.
Vous n’imaginez pas à quel point j’ai pu garder un souvenir attendri de cet échange qui s’est conclu par un repas du soir léger, savoureux et rare, qui reste encore dans ma mémoire.
Lorsque je croise parfois ce jeune homme aujourd’hui sur sa moto-cross, je n’oserais pas lui proposer de lui réparer car il m’offrirait peut être en retour une invitation pour un super Big
Mac posé sur un plateau en plastique accompagné de frites, le tout emballé dans des cartons traités anti-gras aux effets possibles de perturbateurs endocriniens. Assurément l’échange affectif en serait moins fort aujourd’hui et facilement oubliable.
Bernard P pour le collectif « Pas de Micmac à Espalion »
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